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L'artiste belge Edith Dekyndt investit, à Paris, non seulement les 24 vitrines de la Bourse de commerce, lieu d'exposition de Pinault Colllection, mais également l'espace de la chapelle de l'ancien hôpital Laennec, aujourd'hui propriété de groupe Kering. Pour être plus précis, cette chapelle accueille une constellation d'œuvres de l'artiste autant que celle-ci a accueilli le lieu, son architecture, son histoire, sa mémoire... <br />Aux tombes noires à même le sol répondent de fragiles sculptures de verre ; aux peintures absentes se substituent des formes inédites de tableaux qui tiennent de la Sainte-Face sans toutefois ne la représenter en rien ; et surtout une tombée de tissu, où la carte le dispute au linceul, dissimule le maître hôtel. <br />Ce tissu monumental, l'artiste l'a tout d'abord enterré, puis quelques temps plus tard déterré. Observant tout ce que le vivant que cette terre contient a produit, elle en a dès lors, avec précaution et minutie, stabilisé chaque processus, bordé chaque point de morsure, peigné chaque fil mis à nu. Puis l'a enfin relevé à la verticale. <br />On peut bien sûr évoquer ici la mise au tombeau et la résurrection du Christ ; on peut tout aussi bien se référer à Simon Hantaï qui enterrait ses œuvres dans son jardin afin de les faire germiner en hommage à Henri Michaux. Mais ce que figure surtout cette montée au ciel du vivant, c'est nous tous qui la regardons : notre foi vacillante si nous sommes croyant.e.s ; notre travail spirituel si nous le sommes pas ; notre exercice de la raison si nous sommes athé.e.s. <br />Aussi renvoie-t-elle chacun à cette lumière intérieure qui tantôt nous éclaire tantôt nous consume. Et dresse-t-elle face à nous le cheminement sans cesse vacillant de notre foi, notre pensée, notre doute, mais qui finalement fini par percer – presque dévorer – la couche de tissu, la fixité de l'image, l'icône, afin de se frayer sa voie propre vers la lumière. <br />Et Dieu me permettra de trouver cette tenture-là plus belle, plus délicate et plus émouvante que l'étoffe la plus somptueuse. <br />edith_dekyndt kering_official boursedecommerce emmalavigne_ <br />#edithdekyndt #pinaultcollection #boursedecommerce #simonhantai #henrimichaux

L'artiste belge Edith Dekyndt investit, à Paris, non seulement les 24 vitrines de la Bourse de commerce, lieu d'exposition de Pinault Colllection, mais également l'espace de la chapelle de l'ancien hôpital Laennec, aujourd'hui propriété de groupe Kering. Pour être plus précis, cette chapelle accueille une constellation d'œuvres de l'artiste autant que celle-ci a accueilli le lieu, son architecture, son histoire, sa mémoire...
Aux tombes noires à même le sol répondent de fragiles sculptures de verre ; aux peintures absentes se substituent des formes inédites de tableaux qui tiennent de la Sainte-Face sans toutefois ne la représenter en rien ; et surtout une tombée de tissu, où la carte le dispute au linceul, dissimule le maître hôtel.
Ce tissu monumental, l'artiste l'a tout d'abord enterré, puis quelques temps plus tard déterré. Observant tout ce que le vivant que cette terre contient a produit, elle en a dès lors, avec précaution et minutie, stabilisé chaque processus, bordé chaque point de morsure, peigné chaque fil mis à nu. Puis l'a enfin relevé à la verticale.
On peut bien sûr évoquer ici la mise au tombeau et la résurrection du Christ ; on peut tout aussi bien se référer à Simon Hantaï qui enterrait ses œuvres dans son jardin afin de les faire germiner en hommage à Henri Michaux. Mais ce que figure surtout cette montée au ciel du vivant, c'est nous tous qui la regardons : notre foi vacillante si nous sommes croyant.e.s ; notre travail spirituel si nous le sommes pas ; notre exercice de la raison si nous sommes athé.e.s.
Aussi renvoie-t-elle chacun à cette lumière intérieure qui tantôt nous éclaire tantôt nous consume. Et dresse-t-elle face à nous le cheminement sans cesse vacillant de notre foi, notre pensée, notre doute, mais qui finalement fini par percer – presque dévorer – la couche de tissu, la fixité de l'image, l'icône, afin de se frayer sa voie propre vers la lumière.
Et Dieu me permettra de trouver cette tenture-là plus belle, plus délicate et plus émouvante que l'étoffe la plus somptueuse.
edith_dekyndt kering_official boursedecommerce emmalavigne_
#edithdekyndt #pinaultcollection #boursedecommerce #simonhantai #henrimichaux

5/10/2024, 8:23:19 AM